Cycle de séminaires "Déchiffrer la dépense de santé" - Séminaire n°3
Le Centre d’analyse stratégique tient en 2010 un cycle de séminaires ayant pour ambition d’analyser la dépense de santé, en distinguant ses différentes composantes et en esquissant ses scénarios d’évolution à moyen et long terme. Il s’agit de mettre en évidence l’impact des nouveaux défis sanitaires (maladies chroniques et « de société », polypathologies du vieillissement, progrès technique toujours plus coûteux) sur l’allocation des ressources au et dans le système de santé. Il s’agit également d’identifier les modalités concrètes de rationalisation de la dépense dans ses dimensions organisationnelles et de pilotage de la politique de santé.
Séminaire n°3
Quinze années de réformes plus tard... y a-t-il des marges d’efficience à l’hôpital ?
Mercredi 23 juin 2010 de 09.00 à 13.00 au Centre d’analyse stratégique - 18 rue de Martignac - 75007 Paris
PROGRAMME
09.00 - Ouverture par Vincent Chriqui, directeur général du Centre d’analyse stratégique
09.10 - Présentation par Sara-Lou Gerber, chargée de mission au département Questions sociales du Centre d’analyse stratégique
09.20 - Présentation par Patrick Mordelet, conseiller général des établissements de santé « L’efficience à l’hôpital : bilan et prepectives »
Des réformes ont profondément modifié la gouvernance hospitalière nouveaux modes de tarification basés sur l’activité, partenariats public-privé). Dans un contexte budgétaire particulièrement contraint, y a-t-il encore des opportunités de gains d’efficience pour l’hôpital ? Un bilan des transformations déjà mises en œuvre en France et en Europe et une exploration de celles qui se dessinent (virage ambulatoire, recompositions hospitalières) permettront d’établir un diagnostic quant aux marges de manœuvres existantes et de dessiner des pistes d’amélioration.
09.40 - Table ronde n° 1 :
« Recentrer les missions de l’hôpital : à quelles conditions de faisabilité, pour quels gains d’efficicience ? Les enseignements des expériences étrangères »
« Alternatives à l’hospitalisation et rationalisation des capacités hospitalières : quelles leçons peut-on tirer de leur développement dans les pays européens ? » par Pascal Garel, secrétaire général de la Fédération européenne des hôpitaux (HOPE)
Depuis les années 1980, la grande majorité des pays européens attachés à maîtriser leur dépense de santé ont cherché à rationaliser les capacités hospitalières en réduisant la densité des lits en soins aigus. Ils ont pour cela développé des alternatives à l’hospitalisation complète (hospitalisation à domicile, de jour, chirurgie ambulatoire). Quel a été l’impact dans les différents pays sur l’efficience de la dépense de santé (dépenses, qualité) ? La France, encore hospitalo-centrée, peut-elle en tirer des enseignements pour la mutation de son propre paysage hospitalier ?
« Rationaliser l’entrée à l’hôpital : réguler la demande de soins non programmés ? » par Laurence Hartmann, maître de conférences en sciences économiques - Chaire économie et gestion des services de santé, Conservatoire national des arts et métiers
L’engorgement des urgences hospitalières traduit des dysfonctionnements dans le recours à l’hôpital et est source de difficultés pour celui-ci. Plusieurs pays d’Europe réfléchissent donc à de nouveaux modes de régulation de la demande de soins non programmés, voire engagent des réformes en ce sens. Quelles innovations ont été mises en place ? Pour quels résultats en termes de coûts et de qualité de la prise en charge ?
11.00 - Table ronde n° 2 :
« À quelles conditions la recomposition hospitalière est-elle synonyme d’efficience ? »
« Fermer les hôpitaux ? Recomposer les services ? Quelle taille optimale pour un hôpital efficient ? » par Guy Vallancien, professeur d’urologie à l’université Paris-V - René Descartes, président de l’École européenne de chirurgie et président du Cercle Santé Société
Les progrès technologiques et la constitution de plateaux techniques lourds encouragent des recompositions hospitalières visant à concentrer les moyens de la production chirurgicale. Dans ce contexte, l’activité des petits hôpitaux publics se trouve remise en cause et se pose la question de leur conversion vers d’autres missions de proximité. Mais cette volonté de rationalisation se heurte fréquemment à l’affirmation d’autres objectifs économiques et sociaux (aménagement du territoire, maintien de l’emploi). Un bilan des restructurations menées jusqu’ici en France et à l’étranger est un préalable nécessaire pour appréhender les mouvements actuels en termes de maîtrise des dépenses et de qualité des soins.
« Le lien entre volume d’activité , maîtrise des coûts et qualité des soins : un préjugé des recompositions hospitalières en France ? » par Zeynep Or, économiste, chercheuse à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES)
Bien que la concentration de l’activité dans de grandes structures hospitalières soit souvent présentée comme un moyen d’améliorer la qualité des soins à un coût maîtrisé, peu d’études se sont penchées sur le lien entre volume d’activité et qualité des soins en France. Que nous apprend l’économie de la santé à ce sujet ? Un bilan des travaux sera présenté, dont une étude menée par l’IRDES testant l’existence et l’ampleur de la corrélation entre le volume d’activité et les résultats des soins hospitaliers en France.
12.00 - Table ronde n° 3 :
« Le vieillissement : menace ou opportunité pour la réorganisation de l’offre hospitalière ? »
« Le vieillissement de la population : facteur d’augmentation inéluctable de l’offre hopitalière en France ? » par Lucile Olier, sous-directrice de l’observation de la santé et de l’assurance maladie à la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)
On peut craindre que le vieillissement de la population française n’accroisse considérablement les besoins en hospitalisation dans les années à venir. La DREES, qui mène régulièrement des études sur l’évolution de la démographie médicale et des différents besoins médicaux, a pourtant réalisé une étude prospective qui indique des marges d’action importantes. Si les patients âgés les plus fragiles nécessiteront toujours une prise en charge par des structures hospitalières lourdes, le développement d’alternatives ou de solutions en aval pourrait constituer une autre voie de prise en charge pour la majorité des malades âgés. Les politiques de prévention sont également susceptibles d’avoir un impact important sur le recours à l’hospitalisation en court séjour.
« Le vieillissement doit-il être un moteur de réorganisation de l’offre de soins ? » par Jean-Philippe Vinquant, secrétaire général du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM)
Le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) a adopté le 23 avril un avis sur le vieillissement. Cet avis souligne la surreprésentation des personnes très âgées aux « lits-porte » des urgences hospitalières, ce qui témoigne de l’inadaptation structurelle dans leur prise en charge. Un effort particulier doit être accompli pour améliorer et rationaliser l’accès à l’hospitalisation (ainsi que les sorties), notamment via la contractualisation avec des établissements médicosociaux et l’amélioration de la coordination ville/hôpital. Comment mener une telle réorganisation ? Pour quels objectifs d’efficience ?
13.00 - Clôture des débats par Marine Boisson, chef du département Questions sociales du Centre d’analyse stratégique
CONTACT PRESSE :
Jean-Michel Roullé
Responsable de la Communication
jean-michel.roulle@strategie.gouv.fr
Centre d’analyse stratégique
18 rue de Martignac, 75007 Paris
Téléphone 01 42 75 61 37
Les ressources
- Télécharger l’intervention de Patrick Mordelet
- Télécharger l’intervention de Pascal Garel
- Télécharger l’intervention de Laurence Hartman
- Télécharger l’intervention de Zeynep Or
- Télécharger l’intervention de Lucile Olier
- Télécharger l’intervention de Jean-Philippe Vinquant
- Télécharger le programme du séminaire n°3 en PDF
- Télécharger l’intervention de Vincent Chriqui, Directeur du Centre d’analyse stratégique
- Télécharger les actes du séminaire
- Le programme du Séminaire fermé n° 1 : Le consentement au financement de la santé.Combien les français sont-il prêts à consacrer aux dépenses de santé ? : Cliquer
- Le programme du Séminaire fermé n° 2 : Comment bien dépenser pour la prévention ?) : Cliquer
- Consulter La note de veille n° 181 : Y a-t-il encore des marges d’efficience à l’hôpital ?