Séminaire : Aide, déforestation et États fragiles
La déforestation est l’une des principales sources de dioxyde de carbone dans les pays en développement. Elle serait ainsi responsable de 12 % à 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Face à ce constat alarmant, les participants aux discussions onusiennes sur le climat ont reconnu la nécessité d’engager des actions immédiates. Initié par la France et la Norvège, le partenariat mondial pour combattre la déforestation, approuvé à Oslo le 27 mai, a permis de consolider les promesses de fonds, qui s’élèvent désormais à près de 4 milliards de dollars sur les trois années à venir. Ces sommes, utilisées dès cette année, devront financer la mise en œuvre de politiques permettant de lutter efficacement contre la déforestation et la dégradation. Les mesures concerneront le secteur forestier mais aussi le secteur agricole, la gouvernance ou les réformes foncières.
Séminaire fermé : Aide déforestation, et États fragiles
En présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’État à la Prospective et au Développement de l’Économie numérique
Mardi 15 juin 2010 de 9.00 à 18.00
au Centre d’analyse stratégique - Salle Jean Monnet - 18 rue de Martignac - 75007 Paris
Puisque ces fonds constituent une incitation financière au changement de politiques publiques dans des États parfois « fragiles », qui peinent à appliquer des lois et à faire prévaloir l’intérêt général sur les intérêts particuliers, la lutte contre la déforestation dépasse les aspects techniques et introduit une dimension d’économie politique. Deux questions sont alors posées, auxquelles les participants à ce séminaire tenteront de répondre :
- comment utiliser ces fonds de la manière la plus efficace pour infléchir les politiques publiques en faveur de la lutte contre la déforestation dans des pays dits « fragiles » ? Dans ces États à forte population et larges ressources forestières, quelles politiques les gouvernements vont-ils choisir et comment vont-ils les mettre en œuvre ?
- quelle gouvernance du processus et notamment des fonds REDD (Réduction des Émissions liées à la Déforestation et la Dégradation) mis à la disposition des pays ?
Séminaire fermé organisé par le Département Recherche, Technologies et Développement durable
PROGRAMME
09.00 - Introduction par Vincent Chriqui, directeur général du Centre d’analyse stratégique
09.15 - La déforestation et les discussions onusiennes Présentation par Cyril Loisel, chargé de mission Forêts, ministère des Affaires étrangères
09.30 - Table ronde n° 1 :
Caractérisation des « États fragiles »
Présentation par Emily Harwell, consultante, Banque mondiale
Commentaire par Tamara Levine, Environnement et Développement, Direction de la coopération pour le développement, OCDE
La caractérisation des « États fragiles » est loin de faire l’unanimité. Ces pays souffrent d’une faible gouvernance et comptent aussi parmi les plus pauvres. Si les organisations internationales telles que la Banque mondiale font de ces États une priorité, cela n’est pas sans poser des problèmes majeurs en termes d’efficacité de l’aide.
11.00 - Table ronde n° 2 :
Expériences et enseignements de l’Aide publique au développement
Présentation par Alice Sindzingre, Centre national de la recherche scientifique (CNRS), université Paris-Ouest et université de Londres
Commentaire par Daniel Compagnon, professeur agrégé des universités en Sciences politiques, Sciences Po Bordeaux
Les différentes expériences d’aide au développement peuvent apporter un éclairage intéressant sur les moyens de contourner ou résoudre les problèmes relatifs à la mise en œuvre de politiques et mesures dans des États fragiles. Plus spécifiquement : comment peut-on faire avancer un agenda de réformes (conditionnalité, souveraineté et appropriation) ? Quels récipiendaires assurent la meilleure efficacité (gouvernement versus les acteurs locaux) ?
12.30 - Intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’État à la Prospective et au Développement de l’Économie numérique
14.00 - Table ronde n° 3 :
Économie politique de la REDD : quelles réformes et quelle méthode ?
Présentation par Alain Karsenty, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement
Commentaire par Jade Saunders, Chatham House/European Forest Institute
Les causes de la déforestation sont essentiellement situées en dehors du secteur forestier ou à ses marges : agriculture d’abattis-brûlis extensive alimentée par une expansion de la population dans des pays qui n’ont pas entamé leur transition démographique, recours massif au bois de feu et au charbon entraînant une surexploitation des bassins d’approvisionnement des villes, exploitation informelle mais massive du bois d’oeuvre alimentant souvent des filières d’exportation illicites et parfois contrôlées par des éléments armés. Quelles sont les réformes à mettre en œuvre hors du secteur forestier ? Quels sont les intérêts en jeu de quelques grands pays forestiers (RDC, Congo, Liberia, Madagascar, Colombie, Cambodge, Indonésie, Papouasie...) ? Comment traiter la question foncière ?
17.00 - Synthèse : REDD et réforme des politiques publiques dans les États fragiles
Présentation par Camilla Toulmin, directrice de l’International Institute for Environment and Development
18.00 - Clôture
Contact presse :
Jean-Michel Roulle
Responsable de la Communication
jean-michel.roulle@strategie.gouv.fr
Téléphone : 01 42 75 61 37
Les ressources
- Télécharger le programme de ce séminaire fermé en PDF
- Télécharger le communiqué de presse
- Télécharger l’intervention de Nathalie Kosciusko-Morizet, Secrétaire d’Etat chargée de la Prospective et du Développement de l’économie numérique
- Télécharger l’intervention de Vincent Chriqui, Directeur général du Centre d’analyse Stratégique
- Consulter la Note de Veille 180 : La lutte contre la déforestation dans les « États fragiles » : une vision renouvelée de l’aide au développement