Document de travail (2013-04) - Les interactions entre politique macroprudentielle et monétaire
La récente crise financière a montré combien la stabilité des prix ne suffisait pas pour garantir la stabilité financière. À la lumière des manquements de la régulation précédente, les propositions de réforme de la régulation financière se concentrent sur la politique macroprudentielle, qui vise au maintien de la stabilité financière globale, c'est-à-dire à la prévention du risque systémique ex ante et à l'atténuation de son impact éventuel sur l'économie réelle en cas de crise.
Il s'agit de préciser tout d'abord la notion de politique macroprudentielle, à travers les définitions sous-jacentes à sa mise en place, puis son cadre opérationnel, c'est-à-dire les instruments macroprudentiels à venir, de surveillance, de supervision ou de régulation.
Cependant, la mise en place de nouveaux instruments peut être un facteur de conflit dans la poursuite de l'objectif de stabilité des prix par la politique monétaire. Pour identifier les politiques économiques et les arbitrages institutionnels les plus adaptés, la modélisation macroéconomique conventionnelle a dû combler ses lacunes quant à la représentation des intermédiaires financiers. Afin de disposer d'un cadre d'analyse réaliste des intermédiaires financiers et de leur interaction avec la sphère réelle et financière, la sophistication des modèles standards s'est effectuée par l'introduction progressive de « frictions financières » observées empiriquement, ouvrant la voie à une amélioration de la compréhension des canaux de transmission du risque. Ce document de travail analyse l'évolution de cette littérature, les récents développements de la modélisation permettant de mieux identifier le degré de coordination optimal nécessaire entre la politique monétaire et la politique macroprudentielle, ainsi que l'évolution possible de la modélisation de ces phénomènes.
- Mots clefs : Politique monétaire; stabilité financière; politique macroprudentielle; DSGE.
- Auteurs :
Caroline Le Moign, chargée de mission Centre d’analyse stratégique, département Économie Finances - n° 2013-04, mars 2013