L'agenda

La crainte, qui n’est pas nouvelle en elle-même, d’une « désoccidentalisation » du monde grandit alors que les Européens de l’Ouest sont aujourd’hui d’autant plus attachés à l’ « Occident » qu’ils redoutent parfois que leur modèle ne se transforme sous l’effet de mouvements et d’influences venus de l’extérieur. Les interrogations sur la définition même d’Occident restent nombreuses, tout comme sur son aptitude à lier l’économique et le social. L’Union européenne demeure un modèle unique d’intégration régionale.

Pourra-t-elle, en mobilisant correctement sa capacité à créer des normes, s’affirmer comme un acteur incontournable dans la définition de nouvelles régulations ? Pour faire prévaloir cette analyse, certains commentateurs soulignent que les pays émergents sont hésitants et divisés. Pourtant en avril 2011, Pékin et New Delhi ont adopté une même ligne de défense des intérêts des pays émergents et ont réprouvé l’intervention « occidentale » en Libye : simple alliance de circonstance ou stratégie véritablement concertée ? Les pays émergents paraissent surtout animés par une vision dynamique et réaliste des relations internationales, en privilégiant un engagement pragmatique en faveur de la croissance.

Que reste-t-il alors de l’approche qui a prévalu jusqu’alors, mêlant convictions libérales et préoccupations collectives ? L’organisation d’espaces régionaux ouverts et ancrés sur des pôles puissants est de plus en plus présentée comme une forme viable de structuration des relations internationales, mais sur quelle base ? Après l’affirmation des « BRIC » (Brésil, Russie, Inde et Chine, acronyme inventé en 2001 par un économiste de Goldman Sachs), faut-il suivre de plus près l’évolution des CIVETS (Colombie, Indonésie, Vietnam, Egypte, Turquie, Afrique du Sud), celle des « Next 11 » (Indonésie, Vietnam, Egypte, Bangladesh, Iran, Mexique, Nigeria, Pakistan, Philippines, Turquie, Corée du Sud) ou celles des «TIMBI » (Turquie, Inde, Mexique, Brésil et Indonésie), ensemble défini en décembre 2011 par le sociologue américain Jack. A Goldstone ? La question de la stratégie à mettre en oeuvre par l’Occident pour gérer une transition entre statut incontesté et pouvoir concerté reste entière.

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PROGRAMME

• Ouverture par Vincent Chriqui, Directeur général du Centre d’analyse stratégique

Avec, par ordre d’intervention :

• Jean-Michel Severino, ancien Directeur général de l’Agence française de développement,
  « La remise en question du modèle occidental ? »
• Pierre Hassner, Chercheur associé Sciences Po & Christophe Jaffrelot, Directeur de recherche CNRS,
  « Après l’Occident, quel ordre international ? »
• Hubert Védrine, ancien Ministre des Affaires étrangères,
  « De la désoccidentalisation à la régionalisation du monde ? »

• Rendez-vous présidé par : Christian Lequesne, Directeur du CERI