Notes d'analyse 289, 290 et 291 - L'évolution des pratiques médicales
Le Centre d'analyse stratégique (CAS) vient de publier trois notes d'analyse formulant des propositions sur
Focus
Face aux risques et aux potentiels associés à l’augmentation conjointe de l’offre et de la demande en médecines non conventionnelles, une action des pouvoirs publics semble nécessaire. Afin de guider cette action, le CAS émet 5 propositions :
- Ouvrir une plateforme d’information recensant les connaissances actuelles sur les médecines non conventionnelles, les plantes médicinales et les praticiens du secteur.
- d’interdire ou de dissuader le recours à certaines pratiques ;
- de promouvoir certaines méthodes via les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) ; et, dans le cas où le rapport coût-efficacité serait favorable, d’envisager le remboursement des pratiques les plus efficientes.
- Développer des études bénéfice-risque et coût-efficacité afin de décider de la pertinence :
- Afin de permettre aux patients de faire un choix éclairé, établir un label de thérapeute en pratiques non conventionnelles dont l’obtention serait conditionnée à la réussite d’un examen clinique et juridique.
- Labelliser les offres de formation en écoles privées.
- Proposer aux étudiants des filières médicales et paramédicales des modules facultatifs d’initiation aux médecines non conventionnelles pour qu’ils puissent informer leurs futurs patients sur les avantages et risques éventuels.
Les recommandations médicales, censées guider des professionnels de santé et tout particulièrement des médecins, peinent à trouver une large audience. En réponse, le CAS émet 4 propositions :
- Accroître la légitimité des groupes de travail qui élaborent les recommandations :
- en adoptant le principe d’une co-présidence du groupe assurée par un médecin généraliste
- en faisant figurer une justification de la composition des groupes dans le texte des recommandations (en complément de la liste d’experts déjà existante).
- Faire évoluer la nature des recommandations afin de concilier rigueur scientifique et simplicité d’utilisation en distinguant:
- un volet « état de l’art » correspondant au format actuel des recommandations, qui s’appuierait davantage sur des expertises cliniques, paramédicales et sociologiques ;
- un volet « interactif » regroupant des informations actualisées, des données médico-économiques et des retours d’expérience des professionnels.
- Favoriser, dans le cadre de la formation continue, le développement de formations interprofessionnelles pour faciliter l’appropriation des recommandations par les professionnels et la réflexion collective sur les pratiques.
- Conditionner l’obtention de la certification pour les logiciels d’aide à la prescription à l’intégration des principales recommandations dans l’outil informatique. A terme, conditionner le conventionnement des nouveaux médecins à l’utilisation d’un tel logiciel.
Les promesses de la médecine prédictive suscitent autant d’espoirs que de craintes, et pourraient alimenter d’importants débats en matière de santé publique et de bioéthique dans les années à venir. Le CAS en dresse dès aujourd’hui les grandes lignes afin de dessiner une voie qui permettrait de bénéficier des progrès scientifiques tout en prévenant les dérives potentielles.
Les ressources
- Médecine prédictive : les balbutiements d'un concept aux enjeux considérables (Note d'analyse 289 - Octobre 2012)
- Quelle réponse des pouvoirs publics à l'engouement pour les médecines non conventionnelles ? (Note d'analyse 290 - Octobre 2012)
- Les recommandations médicales : un outil pertinent pour faire évoluer les pratiques des professionnels de santé ? (Note d'analyse 291- Octobre 2012)