Deux années durant, entre septembre 2010 et avril 2012, le Centre d’analyse stratégique (CAS) et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) ont organisé une série de quatorze séminaires publics sur les instruments et les acteurs des politiques de cohésion sociale. Le présent rapport livre le fruit des réflexions produites à cette occasion.
Les inquiétudes sur la cohésion sociale prennent, avec les crises économiques récentes, une ampleur particulière. Outre la montée des inégalités, de nombreuses lignes de fracture affaiblissent le ciment des sociétés européennes travaillées par l’individualisme. Selon un récent baromètre, seuls 38 % de nos concitoyens pensent que la société française offre à chacun la place qu’il mérite. Outre le phénomène de décrochage des populations les plus vulnérables, qui oblige à repenser les politiques de soutien, le sentiment de déclassement affecte une part croissante de la population, en particulier parmi les classes moyennes, qui se sentent victimes d’évolutions qu’elles ne maîtrisent plus : contraction du marché de l’emploi, cherté des logements, persistance des mécanismes de discrimination, croissance de l’insécurité sociale, etc. Ces phénomènes alimentent l’idée d’une fragmentation accrue de la société française.
Deux années durant, entre septembre 2010 et avril 2012, le Centre d’analyse stratégique (CAS) et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) ont organisé une série de quatorze séminaires publics sur les instruments et les acteurs des politiques de cohésion sociale. Le présent rapport livre le fruit des réflexions produites à cette occasion à partir d’une triple ambition
La première est d’éclairer la décision publique par les apports de la recherche la plus récente. Il s’agit d’une dimension essentielle. L’adaptation des politiques de cohésion
sociale aux transformations que l’on vient d’évoquer ne peut se réaliser à partir de diagnostics hors-sol. Les équipes du CAS et celles de la DGCS ont donc veillé à ce que chaque séminaire s’appuie sur la contribution d’universitaires reconnus. Plus d’une centaine d’experts sont ainsi intervenus lors de nos différentes rencontres.
La deuxième ambition consiste à mettre en lumière des exemples de bonnes pratiques locales. Sur chacun des thèmes retenus, nous avons donc effectué un travail de repérage des innovations locales. Notre conviction est que la force de l’exemple – dès lors que celui-ci est évalué – contribue à lever les freins institutionnels et économiques que peuvent rencontrer les politiques de cohésion sociale. Repérer des méthodes nouvelles, des acteurs émergents, des arrangements institutionnels originaux : tel était le leitmotiv de nos équipes.
La troisième ambition, dans le prolongement des précédentes, a porté sur la dimension internationale de nos travaux. Le diagnostic en demi-teinte que nous avons établi sur l’état de la cohésion sociale ne concerne pas que la France. Aller regarder ailleurs, c’est donc d’abord constater que les problèmes s’y posent souvent de façon similaire. Mais c’est aussi s’apercevoir que les réponses institutionnelles diffèrent sensiblement. En mettant ainsi en évidence des configurations diverses, ce rapport
constituera à n’en pas douter un outil de travail pour l’ensemble des professionnels qui agissent en faveur de la cohésion sociale.
Travaux coordonnés par Christophe Fourel (Direction générale de la cohésion sociale) et Guillaume Malochet (Centre d'analyse stratégique)