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Rapport - Politique de la ville. Perspectives françaises et ouvertures internationales

Rapport - Politique de la ville. Perspectives françaises et ouvertures internationales

12/12/12

Au moment où s’ouvre la concertation sur la prochaine étape de la politique de la ville, le Centre d’analyse stratégique a souhaité apporter sa contribution au débat public et à la réflexion gouvernementale. Au-delà du bilan qu’il dresse du PNRU, le programme national de rénovation urbaine lancé en 2003, ce rapport a pour d’autres contextes nationaux, ce qui permet de jeter une lumière neuve sur nos débats hexagonaux.

Toutes les contributions de cet ouvrage s’enrichissent en effet de perspectives internationales. La dernière partie est même consacrée à l’étude systématique des politiques urbaines menées dans quatre pays – l’Allemagne, les États-Unis, les Pays-Bas et le Royaume-Uni – qui se distinguent par leur histoire, leur régime de protection sociale, leur mode d’articulation entre sphères publique et privée, et par la nature des relations entre leurs échelons locaux et nationaux.

D’un contexte à l’autre, les réponses varient. Aucune n’est exempte d’effets pervers, aucune n’échappe aux difficultés de mise en œuvre. Le constat n’en demeure pas moins le même partout : les démarches politiques ascendantes et participatives améliorent les relations entre les habitants et les acteurs locaux. Elles ont, des habitants, notamment en atténuant le sentiment d’insécurité et en améliorant la qualité de vie ressentie.

D’où la première conclusion à tirer des pages qu’on va lire : pour gagner en efficacité, la politique de la ville doit adopter une approche décisionnelle résolument ascendante, participative, et ancrée localement. Ensuite, soulignant l’importance des représentations, ce rapport invite à corriger le regard et à considérer les quartiers non comme des puits de problèmes mais comme des gisements de ressources. Enfin, en termes d’objectif, un glissement s’opère, l’idéal de mixité sociale cédant le pas aux efforts en faveur de la mobilité sociale et résidentielle des habitants.

Pour aller dans ce sens, il nous faut encore construire ou parfaire les outils de l’observation. Malgré les progrès accomplis dans la connaissance des territoires, grâce à l’Observatoire national des zones urbaines sensibles, il reste difficile aujourd’hui d’appréhender les parcours des personnes et d’identifier les mécanismes sous-jacents producteurs d’inégalités, de discrimination et d’exclusion. Dotée de tels instruments, la politique de la ville pourra servir d’aiguillon aux politiques sectorielles – urbaines, économiques et sociales –, veiller à leur adaptation selon les besoins des quartiers et des habitants. Ces quartiers pourront alors jouer effectivement une fonction de sas, voire de tremplin, pour les ménages qui y résident.

Ce rapport s’inscrit clairement dans la continuité des travaux du Centre d’analyse stratégique ces dernières années. Nos analyses sur le thème de la ségrégation – peut-on parler de « ghettos » français ? –, sur ces fameux « effets de quartier » qui détermineraient ou non les comportements individuels, ou encore sur la participation des habitants, esquissaient déjà ces orientations stratégiques.

  • Participants : Gideon Bolt, Marion Carrel, Julien Damon, Laurent Davezies, Jacques Donzelot, Renaud Epstein, Philippe Estèbe, Thomas Kirszbaum, Christine Lelévrier, Yannick L’Horty, Pascale Petit, Susan J. Popkin, Brett Theodos, Rebecca Tunstall, Ronald van Kempen, Agnès van Zanten, Ralf Zimmer-Hegmann
  • Travaux coordonnés par Noémie Houard, Chargée de mission, Département Questions sociales

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